lundi 20 juillet 2009

l'été c'est fait pour jouer

Ça y est: l'été est vraiment arrivé.

Jocelyne Blouin nous prédit du beau temps jusqu'au mois de septembre, les festivaux vont bon train, les terrasses sont pleines, les corridors de natation des piscines extérieures aussi.

C'est le temps de vivre. On a un mois, peut-être deux pour être vraiment humain. Sortir sans mettre la combinaison qu'étrenne Julie Payette dans Endeavour. Profiter de notre peau pas gercée par le froid. Boire du pina colada dans de très gros verres. Prendre ses vacances en même temps que tout le monde, bien qu'on ne soit pas tous travailleurs de la construction. Se gargariser de spectacles en plein-air, aller voir Dominic et Martin au St-Denis, contribuer au smog grâce aux effluves de nos barbecues.

Ok, bien d'accord. Mais une fois qu'on a vu De père en flic douze fois au Ciné-Parc, qu'on a essayé en pleurant tous les jours depuis le solstice d'été notre bikini triangle, qu'on a bu du pastis jusqu'à avoir l'accent marseillais, qu'on s'est fait piétiner les orteils dans les foules du quartier des pestacles sans avoir vu l'événement du siècle promis par Laurent Saulnier, qu'est-ce qu'on fout?

On s'approprie le carré de verdure devant chez nous et on y plante des graminés pour embellir notre si jolie ville? On réactualise aux deux minutes notre page du quoi faire aujourd'hui tout d'un coup qu'on nous propose autre chose que du théâtre d'été? On s'invente une personnalité sur Facebook et on se fait des faux amis en leur faisant croire qu'on allait au secondaire avec eux? C'est pathétique.

Pourtant, on est jeune, on a du temps et la volonté y est.

Mais pour vraiment tripper notre été, il faudrait probablement rentrer dans la gang des trente même faces du Mile-End (dixit Sandra) qui ont donc l'air de profiter de leur vie au maximum. Ils montent des expos, développent des projets vraiment underground et trippants, vont voir tous les shows de hipsters et se coucheront sur leurs quarante ans en se disant qu'ils ont vraiment vécu leur jeunesse. Ouin.

Pendant ce temps-là, on décape les boiseries de nos appartements loués, on écrit un blogue que personne ne lira jamais (ça a d'l'air que pour exister réellement, faut exister virtuellement...) et on fait semblant de chercher une job.

Oh! je l'ai. J'm'en vais proposer aux trente même faces un concept d'installation/performance. Je vais récupérer les stripes de tapisserie de différentes époques retrouvées durant le décapage de mes murs. Je vais les exposer dans un espace vierge, quelque chose de très tendance, épuré. Je vais développer une démarche artistique/conceptuelle/postmoderniste. Je vais démontrer, au sein d'une mise en scène éclectique accompagnée de musique electro mixée par un DJ autrichien, que le passé nous suit toujours, mais sous les multiples couches de présent apposées par nos fellows humans. Peut-être que ça pourrait se faire dans un loft désaffecté de Parc Extension. On pourrait faire ça en gang, tout nu et en position foetale. On pourrait faire faire des affiches par un artiste graphique en vogue. On pourrait filmer le tout et le mettre sur youtube.

Malade. Mon été va être trippant, finalement. Je finis mon décapage, j'arrose mes graminés pis j'y vais. Promis.

- Ménagère -

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