jeudi 30 juillet 2009

Histoire de champignons

On apprenait cette semaine (désolée, aucun lien vers cyberpresse à insérer ici, donc aucune crédibilité - qu'à cela ne tienne!), enfin: j'entendais cette semaine à la radio qu'un décès était survenu cette semaine à la suite de l'ingestion de champignons vénéneux. Deux fillettes auraient également été intoxiquées, et ont dû êtres traitées à l'hôpital.

Bref, en en plus des corneilles qui pullulent dans la ville (voir une entrée précédente de ce blog), il semblerait que les champignons poussent comme des... champignons (ouf!), une conséquence des pluies abondantes de cet été. Et il semblerait aussi que des personnes, voyant ces champignons pousser sur leur pelouse résidentielle, ont le réflexe de les ingérer. Car on ne parle pas ici de champignons glanés ici et là au cours d'une balade bucolique en forêt, mais bien de champignons citadins...

Bon. Je pourrais m'attarder longtemps sur le fait que je trouve étrange d'avoir l'idée, passé 8 ans, de manger des champignons poussant devant son bungalow de Saint-Bruno de Montarville...
Mais je retiens plutôt une autre chose de ce fait divers: la revanche de la nature. Le bon vieux retour des choses, vous savez cette époque de jadis-naguère où l'homme devait lutter pour survivre, cueillir des baies (les bonnes, pas les empoisonnées), chasser le buffle (euh...), se battre contre les éléments.
Je ne veux pas parler des catastrophes naturelles dues par le réchauffement climatique, ni de la dérive de l'industrie alimentaire et des poulets en cage. Je ne veux pas parler du retour à la terre. Je ne veux même pas provoquer une petite prise de conscience. Je ne veux pas être Laure Waridel.

Non, je retiens une autre chose de ce fait divers: la revanche de la nature. Comme un poing de poing dans la gueule. Dans tes dents, être humain. On est anxieux par tout et rien, on a peur d'être violée dans une ruelle, de se faire piquer son contrat par un jeune travailleur autonome opportuniste ou de se faire voler son identité sur les internets.

On en a oublié cette bonne vieille loi de la nature, de celle qui dit qu'on devrait avoir peur de certaines espèces de champignons toxiques. Mortelles.

Et vous savez quoi ? Ça a été la nouvelle la plus rassurante de la semaine.

Ce n'était qu'un rêve ...


Vous rêvez d'être une beauté ?
De tenir une valise?
De dire "Bonsoir Julie" ?



Voilà de quelle façon la production du Banquier veut appâter des individus pour rester debout durant 2 heures, à TVA.
Suis-je la seule qui ne rêve pas de tenir une valise et de saluer Julie Snyder?

lundi 20 juillet 2009

Les voisins

Depuis mon déménagement dans ce quartier que j'aime sans l'aimer, je passe tous les jours devant un appartement qui a l'air MA-LADE. Au coin d'une rue, un genre de loft mais à différents niveaux, plein de plantes, de grandes fenêtres givrées qui semblent cacher un mobilier incroyable, tout simple mais où il ferait bon vivre.
Je suis jalouse de cet appartement depuis le lendemain de mon déménagement. Tout a l'air tellement pur, là-dedans.
Aujourd'hui, j'ai vu Stefie Shock fouiller dans ses poches au coin de la rue. Pour déverrouiller la porte de son loft.
Qui m'a semblé tout d'un coup moins pur, moins propre. Je ne sais vraiment pas pourquoi.

l'été c'est fait pour jouer

Ça y est: l'été est vraiment arrivé.

Jocelyne Blouin nous prédit du beau temps jusqu'au mois de septembre, les festivaux vont bon train, les terrasses sont pleines, les corridors de natation des piscines extérieures aussi.

C'est le temps de vivre. On a un mois, peut-être deux pour être vraiment humain. Sortir sans mettre la combinaison qu'étrenne Julie Payette dans Endeavour. Profiter de notre peau pas gercée par le froid. Boire du pina colada dans de très gros verres. Prendre ses vacances en même temps que tout le monde, bien qu'on ne soit pas tous travailleurs de la construction. Se gargariser de spectacles en plein-air, aller voir Dominic et Martin au St-Denis, contribuer au smog grâce aux effluves de nos barbecues.

Ok, bien d'accord. Mais une fois qu'on a vu De père en flic douze fois au Ciné-Parc, qu'on a essayé en pleurant tous les jours depuis le solstice d'été notre bikini triangle, qu'on a bu du pastis jusqu'à avoir l'accent marseillais, qu'on s'est fait piétiner les orteils dans les foules du quartier des pestacles sans avoir vu l'événement du siècle promis par Laurent Saulnier, qu'est-ce qu'on fout?

On s'approprie le carré de verdure devant chez nous et on y plante des graminés pour embellir notre si jolie ville? On réactualise aux deux minutes notre page du quoi faire aujourd'hui tout d'un coup qu'on nous propose autre chose que du théâtre d'été? On s'invente une personnalité sur Facebook et on se fait des faux amis en leur faisant croire qu'on allait au secondaire avec eux? C'est pathétique.

Pourtant, on est jeune, on a du temps et la volonté y est.

Mais pour vraiment tripper notre été, il faudrait probablement rentrer dans la gang des trente même faces du Mile-End (dixit Sandra) qui ont donc l'air de profiter de leur vie au maximum. Ils montent des expos, développent des projets vraiment underground et trippants, vont voir tous les shows de hipsters et se coucheront sur leurs quarante ans en se disant qu'ils ont vraiment vécu leur jeunesse. Ouin.

Pendant ce temps-là, on décape les boiseries de nos appartements loués, on écrit un blogue que personne ne lira jamais (ça a d'l'air que pour exister réellement, faut exister virtuellement...) et on fait semblant de chercher une job.

Oh! je l'ai. J'm'en vais proposer aux trente même faces un concept d'installation/performance. Je vais récupérer les stripes de tapisserie de différentes époques retrouvées durant le décapage de mes murs. Je vais les exposer dans un espace vierge, quelque chose de très tendance, épuré. Je vais développer une démarche artistique/conceptuelle/postmoderniste. Je vais démontrer, au sein d'une mise en scène éclectique accompagnée de musique electro mixée par un DJ autrichien, que le passé nous suit toujours, mais sous les multiples couches de présent apposées par nos fellows humans. Peut-être que ça pourrait se faire dans un loft désaffecté de Parc Extension. On pourrait faire ça en gang, tout nu et en position foetale. On pourrait faire faire des affiches par un artiste graphique en vogue. On pourrait filmer le tout et le mettre sur youtube.

Malade. Mon été va être trippant, finalement. Je finis mon décapage, j'arrose mes graminés pis j'y vais. Promis.

- Ménagère -

dimanche 19 juillet 2009

De la difficulté d'essayer de devenir sportive

À ceux qui, tout en arborant "fesses de fer et abdos d'acier" (comme le promet le titre du cours du lundi soir), vantent les méritent du conditionnement en salle ("Mais comment les gens peuvent-ils se passer d'activité physique?", "Si je n'avais pas ça, je ne pourrais pas survivre au stress du boulot", "C'est comme ça que j'ai rencontré Alain, aux machines pour le dos", "Si je veux continuer à me gâter le samedi soir avec une portion de gâteau de la DiStasio, il me faut mon entraînement du lundi et du mercredi"), je répond invariablement: "L'entraînement en salle, je ne peux pas". Devant les regards horrifiés, je m'empresse alors de répondre: "... alors que je peux faire du sport à l'air pur".
Ouf! échappé belle (et non, je ne parle de la chanson de Beau Dommage, mais bien du fait que je viens de me tirer d'affaire aux yeux de mes interlocuteurs: ils ne me voient pas automatiquement inscrite à "Qui perd gagne" dans quelques années).
Le problème reste pourtant complet, car je n'ai toujours pas résolu l'énigme suivante: comment combiner sport, orgueil, sudation et coquetterie?

Lorsqu'il m'arrive l'audacieuse idée de faire du vélo (et je ne parle pas de me déplacer d'un point A à un point B, me rendre au métro ou, plus quotidiennement, me diriger vers un débit de boisson), je suis rarement emballée par le fait de me vêtir de Lululemon de la tête aux pieds. La question est vite réglée, car même si je le voulais, je n'ai pas de vêtements Lululemon. Dans ma garde-robe, point de lycra. Non, allez savoir pourquoi, je suis toujours attirée par des tenues plus qu'inappropriées.
Résultat: il y a cette fois où, après 2 km pénibles à tenir à une main mon guidon, pendant que l'autre essayait d'empêcher ma superbe petite tunique Nümph de voler au vent, je me suis retrouvée sur Saint-Urbain, arborant ma petite culotte à une série de voitures arrêtées au feu rouge, pendant qu'une rafale passait par là... Il y a cette autre fois où mes boucles d'oreille, trop longues et assez massives (je me suis toujours demandée: tant qu'à mettre des boucles d'oreille, pourquoi se contenter de perles minuscules?), virevoltaient au vent à un point tel que j'ai cru que mes lobes se fendraient. Il y a cette fois où, pour galber un peu la jambe, j'ai mis mes si coquettes bottes vertes, à la semelle si lisse qu'après une série de "slides" élégantes sur les pédales, l'impensable se produise: collision pubis / barre de bicycle. Et j'en passe, et des meilleures: le classique "jupe qui pogne dans la chaîne", le douloureux "petites sandales de gladiateur dont les ficelles boudinent le mollet jusqu'au sang", l'humiliant "petite robe en tube qui descend juste un peu trop".
Car tel est le dilemme: être "appropriée" et grotesque OU être improductive (sportivement parlant), voire dangereuse... et coquette.
Je persiste et signe: vous ne verrez pas de lululemon dans ma garde-robe...

sauf peut-être, un jour, si vous me voyez à la pesée hebdomadaire à "Qui perd gagne".

-Nana-

jeudi 16 juillet 2009

les pistes cyclables

Je soupçonne les gens de mentir.
Quand ils disent "je vais acheter un pinte de lait", c'est faux.
Quand ils clament "je pars au boulot", c'est un mensonge éhonté.
Quand ils assurent "non, non, je ne peux pas te voir, je réécoute les funérailles de Michael Jackson sur le net", menterie suprême.

Tous, ils enfilent leur combinaison de lycra, leur casque Louis-Garneau, leurs étranges souliers malléables et leur gaines-culottes rembourrées. Tous, ils vérifient la pression des pneus, testent la rapidité de réponse de leurs freins.

Tous, ils s'en vont rider sur les pistes cyclables de Montréal.

En moins de deux, ils prennent d'assaut le circuit cycliste. Que ce soit un mercredi après-midi hors des vacances de la construction ne leur fait pas froid aux yeux. Ils vont manger la route.
Ils sortent de l'ombre, ils se rassemblent en crew infernale.

Toi, tu ne veux que sentir le vent dans tes cheveux, faire un peu d'exercice physique pour t'éloigner de la culotte de cheval, rejoindre un ami en quelque part, protéger la planète en montant sur ton bécyk. Mais c'est impossible.

Devant se positionnent les freaks, ceux qui se font barrer du circuit Gilles-Villeneuve parce qu'ils endommagent le bitume à force de rouler à la vitesse du son. Et tout autour de toi qui ne fais que se rendre d'un point A à un point B, il y a les autres. Ceux qui roulent tranquillement, juste à la limite de l'insupportable, ceux qui se placent en plein milieu de la piste, empêchant quiconque de les dépasser sans danger, s'arrêtant sans raison, se collant au cul des personnes normales qui se sentent alors immédiatement contraintes à faire du tandem involontaire avec Guy, Chantal et les marmots. La ride qui s'annonçait pourtant bien devient alors un cauchemar où tu essaies tant bien que mal de zigzaguer entre les mononcles sans te faire heurter par Lance Armstrong et son cancer des testicules. On peut tu se dire que tu n'es pas en train de profiter de la beauté du paysage et du plaisir qu'apporte la décharge de sérotonine dans ton cerveau de sédentaire?

J'haïs les pistes cyclables.

Elles me donnent envie de rouler sur l'échangeur Turcot, de renverser les piétons sur les trottoirs, de poser un réacteur qui fait du feu à l'arrière de mon bike pour brûler Guy, Chantal et les marmots. Elles me donnent envie de m'acheter un char conçu en 1981, loin, très loin des normes environnementales en vigueur actuellement. Elles me donnent envie de boycotter toutes les brillantes recommandations du ministère de la santé qui aime suggérer aux québécoisEs une marche de 15 minutes deux fois par jour pour éviter l'obésité. Elles me donnent envie de m'acheter un quadriporteur, de mettre un triangle fluo en arrière et de faire chier tout le monde, tant dans la rue, sur les trottoirs que sur les pistes cyclables.

- Mégère -

mardi 14 juillet 2009

Corneille

Nous ne parlons pas ici du chanteur Arènbi, mais bien du volatile.
Selon des sources sérieuses, il semblerait que nous soyons proches d'une invasion à Montréal. "Comment allons-nous maintenir un équilibre entre nous et les autres formes de vie ?" (M. Léveillé, expert et auteur de plusieurs livres sur les oiseaux et les corneilles).

On se le demande bien.