dimanche 19 juillet 2009

De la difficulté d'essayer de devenir sportive

À ceux qui, tout en arborant "fesses de fer et abdos d'acier" (comme le promet le titre du cours du lundi soir), vantent les méritent du conditionnement en salle ("Mais comment les gens peuvent-ils se passer d'activité physique?", "Si je n'avais pas ça, je ne pourrais pas survivre au stress du boulot", "C'est comme ça que j'ai rencontré Alain, aux machines pour le dos", "Si je veux continuer à me gâter le samedi soir avec une portion de gâteau de la DiStasio, il me faut mon entraînement du lundi et du mercredi"), je répond invariablement: "L'entraînement en salle, je ne peux pas". Devant les regards horrifiés, je m'empresse alors de répondre: "... alors que je peux faire du sport à l'air pur".
Ouf! échappé belle (et non, je ne parle de la chanson de Beau Dommage, mais bien du fait que je viens de me tirer d'affaire aux yeux de mes interlocuteurs: ils ne me voient pas automatiquement inscrite à "Qui perd gagne" dans quelques années).
Le problème reste pourtant complet, car je n'ai toujours pas résolu l'énigme suivante: comment combiner sport, orgueil, sudation et coquetterie?

Lorsqu'il m'arrive l'audacieuse idée de faire du vélo (et je ne parle pas de me déplacer d'un point A à un point B, me rendre au métro ou, plus quotidiennement, me diriger vers un débit de boisson), je suis rarement emballée par le fait de me vêtir de Lululemon de la tête aux pieds. La question est vite réglée, car même si je le voulais, je n'ai pas de vêtements Lululemon. Dans ma garde-robe, point de lycra. Non, allez savoir pourquoi, je suis toujours attirée par des tenues plus qu'inappropriées.
Résultat: il y a cette fois où, après 2 km pénibles à tenir à une main mon guidon, pendant que l'autre essayait d'empêcher ma superbe petite tunique Nümph de voler au vent, je me suis retrouvée sur Saint-Urbain, arborant ma petite culotte à une série de voitures arrêtées au feu rouge, pendant qu'une rafale passait par là... Il y a cette autre fois où mes boucles d'oreille, trop longues et assez massives (je me suis toujours demandée: tant qu'à mettre des boucles d'oreille, pourquoi se contenter de perles minuscules?), virevoltaient au vent à un point tel que j'ai cru que mes lobes se fendraient. Il y a cette fois où, pour galber un peu la jambe, j'ai mis mes si coquettes bottes vertes, à la semelle si lisse qu'après une série de "slides" élégantes sur les pédales, l'impensable se produise: collision pubis / barre de bicycle. Et j'en passe, et des meilleures: le classique "jupe qui pogne dans la chaîne", le douloureux "petites sandales de gladiateur dont les ficelles boudinent le mollet jusqu'au sang", l'humiliant "petite robe en tube qui descend juste un peu trop".
Car tel est le dilemme: être "appropriée" et grotesque OU être improductive (sportivement parlant), voire dangereuse... et coquette.
Je persiste et signe: vous ne verrez pas de lululemon dans ma garde-robe...

sauf peut-être, un jour, si vous me voyez à la pesée hebdomadaire à "Qui perd gagne".

-Nana-

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